Se fracturer le crâne…

Un petit partage concernant l’importance de sortir des sentiers connus en voyageant et l’apprentissage que ce mouvement nous apporte. Ayant moi-même beaucoup bougé, j’ai aimé la façon dont j’ai posé mes pieds sur d’autres territoires car il est vrai que nous ne voyageons pas tous de la même façon.

Pour ma part, je me suis particulièrement intéressée aux différents humains rencontrés. Il n’y a pas mieux que ces humains pour raconter leur culture et nous inviter à la vivre.

Pendant quelques années, grâce à mon secteur professionnel de l’époque,  j’ai rencontré l’Afrique centrale à plusieurs reprises et, j’ai pu constater que la culture Africaine et notre culture occidentale étaient aussi proches que lointaines. Et pour cause, en règle générale, nous avons un système de valeur commun (nous sommes humains) mais la mise en oeuvre de celui-ci est bien différente.

J’ai découvert le sol Africain à 21 ans et, malgré ma joie de vivre et mon dynamisme légendaire, comme tous bons français qui se respectent, j’avais fortement tendance à la râlerie sans forcément m’en rendre compte. Il faut dire que notre culture nous conditionne à ce procédé et à force de traîner dans le même fonctionnement, on en prend un peu trop les contours.

Soyons sincères, le “Français” possède la réputation planétaire du plus grand râleur.

Bien que je ne veuille ni vexer mon beau pays ni le réduire à ce simple fait, ces plaintes et critiques deviennent insupportables lorsque nous nous éloignons de nos terres natales. Ce voyage vers d’autres horizons nous amène le recul nécessaire et dévoile certains aspects toxiques de notre territoire. C’est ce qui rend le voyage intéressant.

Je me souviens être restée 5 jours à Abidjan en pleine guerre civile avec 3 de mes compères, nous avions interdiction de sortir de l’hôtel jour et nuit compris (tout délabré et laissé à l’abandon depuis les années 70). N’étant pas très sereins et dans le but de se rassurer, nous avions rassemblé nos petites affaires dans 2 chambres l’une à côté de l’autre. Nous avons ri, parlé, nous nous sommes confiés et j’en ai d’ailleurs gardé un très très bon souvenir. Comme si, dans les moments où nous perdons notre sentiment de sécurité et le contrôle sur ce qui peut se passer là, tout à l’heure ou demain, cela nous prédisposait à être, à vivre pleinement l’instant et à retirer tous les jugements ou autres pensées négatives inutiles qui peuvent tourner en boucle dans notre tête.

J’ai pu également constaté à quel point bon nombre de ces peuples ne possèdent pas grand chose, vivent dans une grande pauvreté et nous accueillent pourtant à bras ouverts. Ils nous offrent un repas à leur table ou nous dépanne. Leur richesse se situe ailleurs que l’étalage de nos acquisitions matérielles et des diplômes. Elle est dans leur coeur et leur humanité.

Quelle belle remise à sa place pour nos égos d’occidentaux !

Le voyage ne passe pas uniquement par le fait de prendre l’avion vers un autre territoire pour changer d’air. Non ! Voyager, c’est avant tout être curieux de la différence de l’autre, de notre voisin, de la différence culturelle qui se trouve en chacun. Dieu sait si, en France, nous avons l’opportunité de voyager sans même bouger tant les peuples qui s’y trouvent sont variés. C’est un avantage certain et pour l’observer, encore faut-t’il s’y intéresser.

C’est l’art de la vie mais c’est une grande richesse dans notre monde relatif. Hormis le fait que mes nombreux voyages en Afrique m’aient totalement ouverts la boîte crânienne en 2 en élargissant mon esprit, cela m’a apprit à lâcher prise sur ce que je vis et l’importance des difficultés que je peux rencontrer. Ces rencontres m’ont enseignées à vivre plus intensément l’instant présent.

Nous avons trop souvent cette fâcheuse tendance à contempler notre nombril, à vouloir tout contrôler ou à désirer cumuler plus de biens. Finalement, c’est la peur de vivre qui développe ce comportement de fausse sécurité. Il serait certainement plus intelligent de prendre un minimum de recul sur soi afin de regarder la véritable importance de nos petits problèmes quotidiens. Bon nombre de personnes se lèvent le matin, dans un pays en guerre, ne sachant pas si elles seront vivantes le soir même. En regardant la différence de vie d’autrui, ça replace notre regard sur l’important (vivre, respirer, partager, être) et ce qui, finalement, ne l’est pas.

Bref, en 1999, je me suis fracturée le crâne !

Hauts les coeurs…

Des bisous 💋!

Le 3 avril 2017

🎬 Voici une Itv réalisée par mes soins. De riches échanges avec l’artiste québécois JUST WÔAN.

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